1/ Le Blue Monday qu’est-ce que c’est ?
Le Blue Monday est au départ un concept marketing inventé en 2005 par une agence de communication britannique, afin de vendre des billets d’avion ! Une « étude » avait alors été commandée à un psychologue qui inventa cette pseudo formule mathématique afin de trouver le jour le plus déprimant de l’année.
Cette formule prend en compte entre autres la météo (W, weather), les dettes contractées pour payer les cadeaux de Noël (D, debt), le temps écoulé depuis l’heureuse période de Noël (T, time), le temps écoulé depuis nos résolutions du Nouvel an, souvent déjà largement oubliées (Q), ou encore le manque de motivation (M).
Ce calcul a été effectué en se basant sur les principes suivants (et ces principes se révèlent plutôt justes) :
Le lundi est le jour que l’on aime le moins
Après la mi-janvier la période des fêtes est derrière nous
Nous avons encore les dettes de Noel à éponger et la paie de janvier est encore loin
Les journées sont encore courtes, la nuit tombe vite, il y a peu de lumière et il ne fait pas beau
Il s’agit d’une période sans vacances, nous sommes souvent fatigués après les fêtes, et pas mal de microbes trainent (grippe, rhinopharyngite, gastroentérite sont souvent de la partie en janvier)
Nous avons pris du poids pendant les fêtes, et les bonnes résolutions sont déjà loin…
Évidemment il ne faut pas se laisser abuser par ce concept purement marketing.
Malgré tout, même si au départ le Blue Monday était un coup de pub, il est vrai que les mois de janvier (et de novembre) voient une recrudescence de syndromes dépressifs, de troubles du sommeil, ainsi qu’une augmentation des prises de RDV en cabinet de psychothérapie.
En 2013, un cabinet de conseil aux entreprises pour lutter contre l’absentéisme, FirstCare , avait également constaté, à travers une étude réalisée par ses soins, que le pic des absences au travail se manifestait justement ce fameux troisième lundi de janvier. Une autre étude réalisée via Twitter aurait constaté une recrudescence de termes négatifs sur le réseau social la troisième semaine de l’année.
2/ Triste mais pas déprimant
Ces 2 termes sont à ne pas confondre. On peut tomber d’accord sur le fait que cette période de l’année est une période assez difficile pour chacun, pour les raisons évoquées ci-dessus. Pour autant, il y a une différence entre ressentir des symptômes liés à ce fameux Blue Monday et déclencher une réelle dépression, appelée à cette époque de l’année dépression saisonnière. Les symptômes du Blue Monday sont passagers sur quelques jours, et n’empêchent pas de passer des bons moments dans la journée. On ressent peut-être une forme de « blues » mais qui ne nous empêche pas d’être actif dans notre quotidien (travail, famille, amis…).
La dépression saisonnière, quant à elle, est une véritable forme de dépression, liée en partie au manque de lumière naturelle en période hivernale, et qui touche plus souvent les femmes. On parle de dépression saisonnière si cette dépression survient au moins 2 années de suite, sans autre facteur déclenchant net (comme un deuil, un divorce, une perte d’emploi, une maladie), à la même période de l’année (hiver) et que les symptômes durent jusque le printemps suivant. Certains pays, comme le Canada, sont bien sûr plus touchés par ce phénomène. En Europe, cela concernerait entre 1,3 et 4,6 % de la population, et 80 % des personnes atteintes sont des femmes.
La cause principale est le manque de luminosité en cette période. En effet, les signaux lumineux jouent un rôle sur la sécrétion des neurotransmetteurs comme la sérotonine et la mélatonine, qui sont impliqués dans la régulation de l’humeur et du sommeil. Les dérèglements hormonaux causés par ce manque de lumière peuvent être suffisamment importants pour entraîner des symptômes de dépression. Les pays les plus éloignés de l’Équateur sont donc plus à risque.
Les symptômes de ce type de dépression sont les mêmes qu’une forme de dépression classique : Une humeur triste présente tous les jours toute la journée, un état de fatigue chronique, un manque d’initiative, une baisse de libido, une baisse de productivité, une prise de poids, un ralentissement général. Ils disparaissent spontanément et progressivement à l’arrivée du printemps.
3/ Que faire ?
S’agissant du Blue Monday, il est possible de s’y préparer et d’anticiper ce moment un peu difficile d’après fêtes.
- N’oubliez pas de penser positif ! Stimuler ce type de pensées par la psychologie positive a réellement un impact sur les idées noires à long terme. Des applications telles que Mon Sherpa, basée sur la TCC et la psychologie positive peuvent vous y aider.
Une petite astuce à adopter dès lundi 20 janvier :
Chaque semaine, en démarrant par cette fameuse troisième semaine de janvier, notez sur un papier un moment sympa de la semaine écoulée. Pliez le papier et mettez-le dans un pot. Faites ça chaque semaine de l’année. Dans un an, lors du prochain Blue Monday, le lundi 18 janvier 2021, ouvrez votre pot et lisez vos 52 papiers, cela vous remontera le moral et vous montrera à quel point vous avez passé une année formidable !
- Essayez de manger de façon équilibrée, évitez la junk food pendant cette période et privilégiez les légumes de saison.
- Couvrez-vous bien et faites de l’exercice physique comme de la marche ou de la course à l’extérieur. Privilégiez les activités qui ont lieu dehors, même s’il fait froid !
- Décrochez un peu des réseaux sociaux durant cette période et privilégiez les vraies discussions en face à face ! Sortez, voyez des amis, prévoyez vos Wends en avance. Ça n’est pas parce qu’il fait nuit tôt et qu’il fait froid qu’il faut hiberner pour autant, au contraire, c’est le moment de sortir et de vous détendre, en privilégiant les espaces extérieurs comme les terrasses chauffées.
- Cocoonez intelligemment : avec des amis ou la famille devant un bon film, en prenant soin de vous (masque détox, massage, bain chaud…)
- Et rappelez-vous qu’on se rapproche du jour le plus heureux de l’année, fixé au troisième vendredi du mois de juin 😉
S’agissant de la dépression saisonnière, si vous pensez réellement être atteint de cette forme de dépression récurrente alors il est essentiel de prévenir la période hivernale et de bien s’y préparer car ces symptômes ne sont pas une fatalité et peuvent être évités.
Voici les différentes mesures préventives à mettre en place dès le mois d’octobre :
- Bains de lumière naturelle : ouvrez tôt vos volets, dès votre réveil. Posez des miroirs, privilégiez les couleurs claires dans votre intérieur, sortez prendre l’air au moins une heure par jour même par temps gris.
- La luminothérapie : il est préférable de demander l’avis d’un médecin mais sachez qu’il existe des lampes de luminothérapie dans le commerce dont l’efficacité a été prouvée sur la sécrétion de mélatonine. Vérifiez lors de l’achat que l’intensité de la lampe est d’au moins 10000 lux.
Ces lampes qui reproduisent la lumière naturelle et stimulent la sécrétion des neurotransmetteurs impliqués dans la dépression saisonnière sont à utiliser régulièrement sur toute la période automne hiver selon la règle des 3 : 30 minutes par jour, dès le lever, placé à 30 cms de la lampe, pendant 3 semaines de suite, puis 3 semaines de pause.
- Alimentation adaptée : consommation de poissons et de fruits de mer, riches en acides gras oméga 3 qui sembleraient contrer les symptômes de la dépression. Consommation d’aliments protéiques comme la dinde, les légumes verts, qui redonnent de l’énergie.Si ces mesures préventives restent insuffisantes mieux vaut consulter un médecin généraliste ou un psychiatre qui pourront vous prescrire des traitements adaptés comme des anti dépresseurs légers à base de mélatonine.
Vous voilà je l’espère mieux équipé pour survivre à cette période de l’année, certes peu agréable mais passagère, car bientôt elle laissera place au printemps J
« Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse. »